Depuis ses origines lointaines, la doctrine de Daimler-Benz fut toujours de ne s’engager en compétition que si les voitures participantes avaient toutes les chances de gagner. L’histoire a démontré ce principe en 1908, 1914, 1935, 1938 et 1939, entre autres années fastes. Il ne put en être autrement lors du grand retour de Daimler-Benz à la compétition en 1952, après une interruption due à la guerre. Ainsi, un an après le lancement des 6 cylindres très modernes type 220 et 300, l’arme Mercedes est prête : le coupé surprofilé 300 SL. À nouveau, la doctrine « maison » fait remporter à la 300 SL les grandes épreuves de 1952. Elle se classe 2ème et 4ème aux Mille Miles, remporte le Grand Prix de Suisse et quelques semaines plus tard, deux 300 SL signent le doublé aux 24 Heures du Mans. Elle rafle ensuite les trois premières places au Nürburgring. En novembre de la même année, elle remporte la redoutable Carrera Panamericana, une course de 3 100 km sur cinq jours dans les montagnes et les déserts du Mexique, après avoir lutté… contre les vautours ! En effet, Hans Klenk, l’un des deux pilotes, est assommé par un vautour ayant heurté le pare-brise en début de course. Ces triomphes, auxquels s’ajoute la beauté unanimement reconnue de la voiture, en fait un succès commercial lorsqu’elle entre en production de série.
Son moteur, alimenté par injection directe et incliné à 50°, dérive de celui du type 300 S alors que la structure de la voiture est entièrement nouvelle. Cette structure monte haut sur les flancs, d’où la présence de portes articulées vers le haut.
Elle offre également des caractéristiques techniques exceptionnelles : une suspension avant à triangles superposées typiquement « Mercedes » et une suspension arrière fort efficace, un freinage à tambours assisté, 6 cylindres en ligne alimenté par injection directe Bosch développant 215 chevaux et la propulsant à 240 km/h, en faisant la voiture de série la plus rapide du monde. Elle passe de 0 à 100 km/h en 7 secondes.