Voitures de 1920 à 1950 - L'âge d'or

Bugatti Type 40

 

1929 
Code 0707
Châssis n° 40811 / Moteur n° 157
Forme carrosserie : camionnette 
Vitesse de pointe : 120 km/h

 

Stationné en Afrique du Nord, le lieutenant Frédéric Loiseau a l’idée en 1927 d’une liaison automobile extra-rapide entre les territoires africains sous mandat français mais beaucoup plus vite que ne l’avaient réalisée les autochenilles Citroën en 1924. 

Frédéric Loiseau parvient à convaincre le Résident Général en Tunisie, M. L. Saint, qui se montre enthousiaste. Dans l’esprit de Loiseau, le choix du constructeur de véhicules rapides, économes et endurants est déjà fait : Bugatti. Sollicité, celui-ci est convaincu à son tour de l’utilité de ce périple de 15 000 km et, le 25 janvier 1928, adresse à Loiseau une lettre-contrat stipulant les conditions de fourniture de plusieurs voitures spéciales. 

 

Les châssis choisis sont du type 40, la très robuste 10 CV quatre cylindres. Ils reçoivent une caisse en gros contre-plaqué, genre « pick up », pouvant contenir tout le chargement et un réservoir supplémentaire de 225 litres d’essence. Sur le plan mécanique, une pompe d’alimentation à main pour l’huile, un système de récupération d’eau et un échappement direct sont ajoutés. 

 

Le 26 janvier 1929, l’expédition part de la place de la Concorde pour rallier la Côte d’Ivoire avec cinq Bugatti 40, dont celle présentée ici, seule survivante de l’expédition. Pour 1929, les résultats sont spectaculaires : près de 15 000 kilomètres en 32 jours dans les dunes, le sable, le reg ou des pistes à peine tracées sous un soleil de plomb. De plus, Frédéric Loiseau veut battre des records de vitesse et il se lance à toute allure dans de longues échappées solitaires. Il écrit : « Ma Bugatti est un organisme vivant, elle a des yeux vifs, des reins souples, une merveilleuse faculté de discernement. La machine et l’homme, quand ils se comprennent, s’adaptent de manière vraiment parfaite ».

La mission réussit en particulier la liaison Gao, porte du Sahara, à Niamey, alors capitale du Niger, à une allure inconnue en Afrique, réussissant au retour une étape Bamako-Tombouctou-Gao en deux jours. La voiture exposée à la Cité de l’Automobile est la seule survivante de cette expédition.  

 

Indépendamment de la démonstration de la fiabilité exceptionnelle des petites Bugatti, ce raid réussi apporte deux enseignements magistraux :       

  • la supériorité définitive de la roue sur la chenille pour les véhicules légers et moyens
  • la possibilité de liaisons rapides entre territoires africains, en attendant la mise en place de services aériens. 
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